Dernière mise à jour le 21 août 2025 par Julie Belami
Lors d’un licenciement économique, votre employeur peut vous proposer d’adhérer au Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP). Présenté comme une opportunité, ce dispositif comporte aussi des conséquences financières et administratives parfois mal comprises. Pour prendre une décision éclairée, il est essentiel d’en connaître à la fois les avantages et les pièges.
À retenir
- ❌ Si vous avez au moins 1 an d’ancienneté, votre indemnité de préavis (jusqu’à 3 mois) est versée à France Travail, et non à vous directement.
- ✅ Vous percevez l’Allocation de Sécurisation Professionnelle (ASP), égale à 75 % de votre salaire journalier de référence, pendant 12 mois, sans délai de carence ni dégressivité.
- ⚠️ Vous devez accepter une offre raisonnable d’emploi, sous peine de radiation.
- 🔄 Au terme des 12 mois, si vous n’êtes pas reclassé, vous basculez sur l’ARE, généralement moins avantageuse.
Qu’est-ce que le CSP ?
Le CSP est un dispositif légal proposé par l’employeur en cas de licenciement économique. Il vise à favoriser un retour rapide à l’emploi grâce à un accompagnement personnalisé assuré par France Travail.
➡️ Pour connaître les conditions exactes d’éligibilité et la procédure, consultez la fiche officielle du Service-Public.
Le salarié devient stagiaire de la formation professionnelle et perçoit une allocation spécifique (ASP) versée par France Travail.

Les pièges du CSP à éviter
1. La perte (partielle) de l’indemnité de préavis
- Avec 1 an d’ancienneté ou plus, l’indemnité compensatrice de préavis est versée à France Travail, dans la limite de 3 mois. Seul l’éventuel surplus vous est versé (France Travail).
- Avec moins d’un an d’ancienneté, vous percevez cette indemnité normalement.
👉 Exemple : un salarié cadre avec 3 ans d’ancienneté et un salaire brut mensuel de 3 000 € perd environ 9 000 € de trésorerie immédiate (indemnité de préavis de 3 mois), qui part directement à France Travail.
2. Un délai de réflexion court
Vous disposez de 21 jours pour accepter ou refuser le CSP. Cette décision rapide peut être difficile à prendre sans accompagnement juridique ou financier (Service-Public).

3. Les obligations de recherche d’emploi
Pendant le CSP, vous devez :
- Justifier d’une recherche active.
- Accepter une offre raisonnable d’emploi (définie par la distance, le salaire, vos qualifications).
⚠️ Le refus injustifié peut entraîner radiation et suppression de l’allocation (France Travail).
4. La fin du CSP : basculement sur l’ARE
- Après 12 mois, si vous n’êtes pas reclassé, vous passez automatiquement sur l’Allocation de Retour à l’Emploi (ARE).
- Le montant est souvent inférieur : l’ARE varie généralement entre 57 % et 75 % du salaire brut (Service-Public).
5. Un impact sur la trésorerie immédiate
Même si l’ASP est intéressante, la non-perception du préavis peut fragiliser les salariés qui comptaient sur cette indemnité pour financer une transition ou un projet.

Comment limiter les risques ?
- ✔️ Simulez vos droits : comparez ce que vous toucheriez en CSP (ASP) et en licenciement classique (ARE + préavis).
- ✔️ Demandez conseil : sollicitez un avocat ou un conseiller en évolution professionnelle avant de signer.
- ✔️ Préparez vos démarches : actualisez-vous chaque mois sur France Travail pour éviter toute radiation.
- ✔️ Anticipez l’après 12 mois : réfléchissez à une formation, un projet entrepreneurial ou un reclassement rapide.
Statistiques récentes sur le CSP
Selon l’Unédic, 24 750 salariés ont adhéré au CSP au 4ᵉ trimestre 2024, soit une hausse de +2 500 par rapport au trimestre précédent.
Cela montre que le dispositif est largement utilisé, mais il doit être choisi en pleine connaissance de ses implications.
Tableau comparatif : CSP vs licenciement classique
Critère | CSP | Licenciement économique classique |
---|---|---|
Indemnité de préavis | Versée à France Travail (max. 3 mois) | Versée au salarié |
Allocation | ASP = 75 % du salaire de référence | ARE (57–75 % du brut) |
Délai de carence | Aucun | Oui, possible |
Dégressivité | Non | Oui |
Prime / aides spécifiques | Prime de reclassement, IDR | Non |
Durée | 12 mois (puis ARE si besoin) | Selon vos droits restants |

FAQ – Vos questions fréquentes
Que perd-on vraiment en acceptant le CSP ?
Principalement l’indemnité de préavis (si vous avez au moins 1 an d’ancienneté), qui est versée à France Travail dans la limite de 3 mois.
Quel est le montant de l’ASP ?
L’ASP correspond à 75 % du salaire journalier de référence, versée pendant 12 mois, sans délai de carence ni dégressivité (Unédic).
Puis-je toucher une prime si je retrouve un emploi ?
Oui, une prime de reclassement égale à 50 % des droits ASP restants peut être versée si vous reprenez un emploi de 6 mois minimum avant la fin du 10ᵉ mois.
Et après la fin du CSP ?
Vous basculez automatiquement sur l’ARE, pour la durée de droits restants calculée après déduction des jours indemnisés au titre de l’ASP.
Chez ECP, nous vous encourageons à ne pas décider seul. Contactez-nous pour échanger sur votre situation : nous vous aiderons à évaluer les conséquences concrètes du CSP et à préparer sereinement votre avenir professionnel.
Julie est conseillère pédagogique et éducatif, spécialisée dans l’accompagnement ascolaire des enfants et adolescents, ainsi que dans l’orientation et la formation continue des adultes.
Diplômé d’un Master en Sciences de l’Éducation, complété par un DU en accompagnement des familles et parentalité.
Ancienne coordinatrice d’équipes éducatives dans un réseau d’établissements privés sous contrat, elle a piloté plusieurs projets innovants autour des méthodes différenciées, de l’accueil des élèves à besoins spécifiques et de la prévention du décrochage scolaire.