Dernière mise à jour le 10 septembre 2025 par Julie Belami
Le paiement du salaire est une obligation fondamentale de l’employeur. Pourtant, il arrive que certaines entreprises prennent des libertés avec les délais de versement, au détriment des salariés. Dans cet article, nous vous aidons à comprendre ce que dit la loi, quels sont vos droits, et comment réagir si votre salaire tarde à arriver.
À retenir
- Le salaire doit être versé au moins une fois par mois pour les salariés mensualisés.
- Un délai de plus de 30 jours entre deux paiements est généralement illégal.
- Le retard de paiement peut être sanctionné et donne droit à des recours.
- Mise en demeure, intérêts, voire rupture de contrat sont envisageables en cas de répétition.
Ce que dit la loi sur les délais de paiement du salaire
L’obligation de versement mensuel
Selon l’article L3242-1 du Code du travail, le salaire doit être versé au moins une fois par mois pour les salariés mensualisés. Cela signifie qu’un employeur ne peut pas dépasser un mois entier entre deux paiements successifs. Il n’est pas tenu à une date précise (le 1er, le 5, le 30), mais la régularité est obligatoire.
Les exceptions pour les non-mensualisés
Pour les salariés non mensualisés (saisonniers, intérimaires, intermittents), le paiement doit intervenir au moins tous les 16 jours (article L3242-3). Toute dérogation est strictement encadrée.
Mois courts : une tolérance encadrée
Un mois comme février (28 jours) peut créer un décalage entre deux salaires de plus de 30 jours (par exemple du 31 janvier au 1er mars). Dans ce cas, si chaque mois reste couvert et que le paiement intervient toujours à la même date, la situation peut être tolérée.

Quelles conséquences en cas de retard de plus de 30 jours ?
Un retard qualifié d’infraction
Dépasser 30 jours entre deux versements expose l’employeur à des sanctions. Ce non-respect constitue une infraction passible d’une amende de 2 250 euros par infraction, soit par salarié concerné. Cela ouvre aussi droit à des indemnisations civiles pour le préjudice subi.
Les recours possibles pour le salarié
- Lettre de mise en demeure : envoyée en recommandé avec accusé de réception.
- Saisine du Conseil de prud’hommes : pour obtenir le paiement, des intérêts de retard et/ou des dommages-intérêts.
- Prise d’acte de la rupture du contrat : si les retards se répètent, le salarié peut dénoncer une faute grave de l’employeur.
Ces démarches doivent être entreprises dans un délai de 3 ans à compter du dernier retard.
Existe-t-il des exceptions ou cas particuliers ?
- Accords collectifs : Aucun accord, même conventionnel, ne peut prévoir un délai de paiement supérieur à celui fixé par la loi.
- Entreprises en difficulté : Même en cas de difficultés financières, l’obligation de paiement demeure.
- Accords de régularisation : Certaines entreprises peuvent convenir avec les salariés d’un report exceptionnel, mais cela doit être formalisé et justifié.
Tableau récapitulatif
Type de contrat | Délai légal entre deux salaires | Cas exceptionnels tolérés | Recours possibles |
---|---|---|---|
CDI mensualisé | 1 mois maximum | Mois courts (ex. février) | Mise en demeure, Prud’hommes, rupture |
CDD / Intérim / Saisonnier | 16 jours maximum | Aucun sans accord formalisé | Idem |
Convention collective | Ne peut être moins favorable | Nullité de la clause contraire | Idem |

FAQ – Vos questions les plus fréquentes
Peut-on avoir plus de 30 jours entre deux salaires ?
Non. Pour les salariés mensualisés, le Code du travail impose un paiement mensuel régulier. Un écart de plus de 30 jours est illégal sauf cas exceptionnel (mois courts).
Que faire si mon salaire est versé avec plus d’un mois de retard ?
Envoyer une mise en demeure à l’employeur
Contacter l’Inspection du travail
Saisir le Conseil de prud’hommes
Que risque un employeur en cas de retard de salaire ?
Amende pénale de 2 250 € par salarié
Intérêts de retard
Dommages et intérêts si préjudice moral ou matériel
Un employeur peut-il changer la date de paiement du salaire ?
Oui, mais seulement si cela respecte toujours la règle d’un paiement mensuel, avec information claire des salariés. Tout changement arbitraire ou à répétition est fautif.
Chez ECP, même si nous ne sommes pas un organisme de droit du travail, nous savons combien la stabilité financière est essentielle pour toute famille. C’est aussi ce que nous enseignons à nos élèves et stagiaires en formation continue : bien connaître ses droits, c’est mieux préparer son avenir professionnel.
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Julie est conseillère pédagogique et éducatif, spécialisée dans l’accompagnement ascolaire des enfants et adolescents, ainsi que dans l’orientation et la formation continue des adultes.
Diplômé d’un Master en Sciences de l’Éducation, complété par un DU en accompagnement des familles et parentalité.
Ancienne coordinatrice d’équipes éducatives dans un réseau d’établissements privés sous contrat, elle a piloté plusieurs projets innovants autour des méthodes différenciées, de l’accueil des élèves à besoins spécifiques et de la prévention du décrochage scolaire.