l’alternance en France et à l’international

Alternance en France et à l’international : quelles différences ?

Dernière mise à jour le 8 septembre 2025 par Julie Belami

L’alternance connaît depuis quelques années un essor considérable en France. Longtemps perçue comme une voie secondaire, elle est désormais reconnue comme un véritable tremplin vers l’emploi. En combinant cours théoriques et expérience professionnelle, ce dispositif répond à un besoin crucial : rapprocher la formation des réalités du marché du travail. Mais si la France multiplie les efforts pour développer l’alternance, d’autres pays ont déjà une longue tradition en la matière. Observer ce qui se pratique ailleurs permet de mieux comprendre les atouts et les limites du système français.

Qu’est-ce que l’alternance ?

L’alternance désigne une formation qui se partage entre deux lieux d’apprentissage : l’établissement scolaire ou universitaire, d’une part, et l’entreprise, d’autre part. Concrètement, l’étudiant alterne des périodes de cours et des périodes de travail rémunéré.

En France, il existe deux grands types de contrats :

  • Le contrat d’apprentissage, destiné aux jeunes de 16 à 29 ans (avec certaines dérogations). Il prépare à un diplôme ou à un titre professionnel reconnu.
  • Le contrat de professionnalisation, ouvert à un public plus large, y compris aux demandeurs d’emploi adultes.

Dans les deux cas, l’apprenant bénéficie du statut de salarié et perçoit une rémunération proportionnelle à son âge et à son niveau d’études. Pour les entreprises, l’alternance est l’occasion de former des jeunes à leurs méthodes et de préparer un futur recrutement.

Jeune femme en tenue professionnelle dans un café moderne, représentant une étudiante en alternance à l’international

L’alternance en France aujourd’hui

Le dispositif d’alternance connaît une dynamique remarquable. En 2023, la France a dépassé le seuil du million d’apprentis, un record historique. Ce succès est en partie lié aux aides financières mises en place par l’État pour encourager les entreprises à recruter en alternance.

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Les secteurs les plus concernés sont la vente, le commerce, l’hôtellerie-restauration, mais aussi des domaines en forte demande comme l’informatique et l’ingénierie. De plus en plus d’écoles de commerce et d’universités intègrent désormais l’alternance dans leurs cursus.

Cependant, certains freins persistent :

  • L’image encore mitigée de l’alternance, parfois perçue comme moins prestigieuse que les formations purement académiques.
  • Des disparités selon les territoires : certaines régions offrent plus d’opportunités que d’autres.
  • Une complexité administrative qui peut décourager certaines entreprises, en particulier les petites structures.

Des exemples étrangers inspirants

La Suisse et son modèle dual

En Suisse, la formation duale est au cœur du système éducatif. Après la scolarité obligatoire, une large majorité de jeunes choisit l’apprentissage. Les entreprises jouent un rôle central, puisqu’elles accueillent directement les apprentis et contribuent à leur formation. Le modèle est valorisé socialement et reconnu comme une voie de réussite. Grâce à cette organisation, la Suisse affiche l’un des taux de chômage des jeunes les plus bas d’Europe.

L’Allemagne, pionnière de l’alternance

L’Allemagne est également un pays de référence. Le système y est très structuré : les chambres de commerce et les branches professionnelles participent activement à l’élaboration des programmes. Les jeunes alternants acquièrent ainsi une formation parfaitement adaptée aux besoins économiques. Ce modèle bénéficie d’une forte reconnaissance et constitue une passerelle efficace vers l’emploi stable.

Le Canada et les programmes coopératifs

De l’autre côté de l’Atlantique, le Canada développe les coop programs, en particulier dans les universités. Ces formations combinent études supérieures et périodes de travail rémunéré. L’idée est de permettre aux étudiants de découvrir le monde de l’entreprise avant même la fin de leurs études, tout en finançant une partie de leur cursus. Les coop programs attirent aussi bien les étudiants que les employeurs, séduits par la qualité de la préparation professionnelle.

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Étudiants en alternance travaillant sur ordinateurs dans un espace de coworking avec vue sur une ville européenne

Quelles leçons pour la France ?

L’exemple français montre une progression rapide, avec un soutien politique fort et une diversité de filières accessibles en alternance. Le dispositif attire désormais autant les jeunes en début de parcours que les adultes en reconversion.

Cependant, l’observation des modèles étrangers met en lumière plusieurs pistes d’amélioration :

  • Valoriser davantage l’alternance : en Suisse ou en Allemagne, elle est considérée comme un choix prestigieux et non comme une alternative de repli.
  • Renforcer les partenariats entreprises-écoles : une implication plus directe du monde professionnel peut améliorer la pertinence des formations.
  • Simplifier les démarches : l’expérience allemande prouve que des structures intermédiaires (chambres de commerce, associations professionnelles) peuvent fluidifier l’organisation.

Rapprocher formation et emploi

L’alternance constitue aujourd’hui un levier essentiel pour rapprocher formation et emploi. En France, elle connaît un succès croissant, mais reste encore en quête d’une reconnaissance pleine et entière. En observant des pays comme la Suisse, l’Allemagne ou le Canada, on comprend qu’un modèle bien structuré et socialement valorisé peut transformer l’alternance en un véritable atout pour l’économie et pour les étudiants.

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